Note d’intention
Avec le dernier volet de sa tétralogie Le Sang des Promesses, Wajdi Mouawad confronte une jeunesse ramifiée, au-delà des différences et des frontières, à la brutalité du monde. Il pose cette jeunesse face aux générations qui lui ont précédé et compose un ciel sombre et terrifiant dans lequel aucune question ne semble avoir de réponse. Dans un polar haletant et labyrinthique, mêlant poésie, mathématiques et Histoire de l’Art, il s’empare de la question du terrorisme en nous jetant dans un huis-clos sans fenêtre ni échappatoire et il y fait résonner la matière première de Ciels : la colère, devenue rage.
Nous sommes en 2018, bientôt 2019. Nous avons trente ans – ou pas loin – et nous essayons de trouver notre place dans le monde. C’est assez commun, souvent maladroit, parfois malaisant, et quoiqu’il en soit jamais donné. Cette place est en réalité bien plus qu’à prendre, ou à saisir : elle est à inventer et à créer. Et cette création doit se faire dans un monde que nous n’avons pas choisi. Il nous a été imposé, un peu comme ces héritages dont on ne veut pas mais dont il faut bien s’accommoder. Ce monde est là, il nous préexiste. Alors, comment faire ?
Comment faire pour trouver sa place quand on n’a même pas trente ans, qu’on ne comprend rien au monde dans lequel on est, et qu’on a pour seul bagage l’impuissance de nos propres parents ? Comment faire pour trouver du sens à ce qui n’en a pas ? Comment faire pour accepter l’inacceptable ? Comment faire pour lutter contre le renoncement et la peur ? Comment faire pour se battre contre un ennemi sans visage ni frontières ?
Dans un monde où tout semble espionné, contrôlé et joué d’avance, le dernier acte de résistance se trouve peut-être dans notre capacité à poser ces questions. Et à les poser haut et fort, en dépit de la peur, au milieu de la foule qui ne veut rien entendre, et au centre du plateau qui reste parfois sourd autant qu’aveugle. Alors posons ces questions. Nous verrons bien : peut-être trouverons-nous, un jour, quelqu’un pour y répondre.
Avec Julien Cussonneau, Marie-Charlotte Dracon, Simon Falguières, Vincent Fouquet, Stanislas Stanic
Mise en scène Amélie Chalmey
Assistanat à la mise en scène Charlie Dracon
Scénographie Damien Caille-Perret
Création son Rafaël Georges
Stagiaires assistanat à la mise en scène Cécile Bruyer, Adèle Rawinski
Voix off Benjamin Bécasse, Eric Challier, Emmanuel Noblet, Jules Ronfard, Lauren Toulin
Avec la participation des élèves du Conservatoire d’art dramatique à rayonnement régional de Rouen
Recrutement en cours un.e créateur.trice lumière, un.e créateur.trice vidéo
Visuel Thomas Cartron
Production Alchimie
Co-productions Le CDN de Normandie-Rouen – L’Étincelle, théâtre de la ville de Rouen – Le Rayon vert, scène conventionnée de Saint-Valéry-en-Caux – Le Théâtre du Château, Eu
Accueil en résidence L’Étincelle, théâtre de la ville de Rouen, Théâtre des Charmes, Eu – CDN de Normandie-Rouen
Avec le soutien de la Ville de Rouen, du Département de Seine-Maritime, de l’ODIA Normandie, de la DRAC Normandie
CRÉATION JANVIER 2020 AU CDN DE NORMANDIE-ROUEN – THÉÂTRE DES DEUX RIVES